Présentation de Chuanli Liu. (Désolé, mais les titres c'est rarement mon fort et là, pas d'inspi.)

Il n’était qu’un secrétaire parmi tant d'autres. Un secrétaire sans nom qui pour certaines raisons et facilité se nommera tout simplement A. Mais commençons d’abord cette histoire par le début de cette agréable journée.
Il venait de se lever dans son petit appartement de Macao. Sa femme et son enfant étaient encore dans les bras de Morphée. Il avait commencé sa matinée d'homme tout à fait normal. Donc : café et petit-déjeuner rapide, douche, séance d'habillage histoire de ne pas finir en prison et transport en commun. Autrement dit, une matinée normale. Sauf qu'une fois dans les locaux du parlement de Macao, il reçut une tâche pour le moins particulière. Il devait annoncer au représentant de la ville qu'il se faisait littéralement écarter des décisions pour une durée indéterminée avec à la clé des vacances anticipées, un séjour dans une maison de retraite pour nation. Donc, sur papier ça avait l'air simple mais dans les faits, il devait annoncer à Chuanli Liu ou le représentant de sa ville qu'il était temporairement littéralement supprimé de l'opposition du chef du parlement… Et ceux sans finir sa vie avec deux ou trois membres de la triade au cul. Parce qu'il ne fallait pas croire que le représentant était une sainte-nitouche. Pourquoi croyez-vous que la triade avait tous les pouvoirs dans les casinos de la zone administrative spéciale malgré plusieurs tentatives ratées de l'exécutif pour les déloger des casinos ? Chuanli était le représentant de la ville et le crime organisé lié aux jeux d'argent faisaient partie intégrante de celle-ci. Bien sûr qu'il n'était pas comme tous les politiciens corrompu qui marchaient dans ses couloirs nuit et jour. Il était plus juste mais aussi plus ancien et moins aveugle. Et même s'il n'était pas une entrave à l'éradication de la triade, on l'aurait fait disparaître. Il était gênant et Pékin ne l'aimait pas. Non parce que : catholique, joueur et communiste à tendance capitaliste. Y a trop de choses qui sont loin de l'idéal de la République populaire de Chine, non ? Et même si Macao était semi-indépendant Pékin y était très influent.

Mais bref, il alla dans le bureau du Chinois. Il n'était pas encore là. Pas étonnant vu qu'il était 7h55 du matin qu'A faisait partie des secrétaires dont les heures-sup's payées étaient une réalité. Il n'avait pas voulu rester au boulot jusqu'à 23h00 hier soir, donc il en avait eu pour le matin. Ils étaient débordés aussi au parlement.
Chuanli entra dans la pièce.
-Oh. Bonjour, A. Comment allez-vous ? Je peux faire quelques choses pour vous .
Il avait un sourire aimable. A n'était pas spécialement méchant et il était simple de s'entendre avec lui sans compter que la personnalité du jeune homme devant lui n'était pas non plus le genre qu'on haïssait au premier coup d'oeil. Sauf que le secrétaire random savait comme presque tous les secrétaires que derrière le gentil il y avait l'autre, le joueur, celui qu'on préférait voir en photo.
-Bonjour Monsieur Chuanli… B-bien, merci.
A suait et bégayait. Il était stressé comme pas possible. B, sa femme, lui avait dit de trouver un métier moins proche du pouvoir, B n'aimant pas la politique. S'il survivait à ce coup de stress beaucoup trop fort, il allait se reconvertir dans les fleurs, il le sentait.
-Euh… Monsieur Chui m'a donné un message pour vous… Vous êtes temporairement envoyé en Amérique…
Le masque facial du Chinois tomba un instant devant les yeux de A. Il revint rapidement mais A avait eu le temps de voir l'expression qu'avait eu le Macanais. Il avait perdu à cette partie de poker fictive qu'il avait menée avec son parlement pendant des années. Et, cette sensation d'avoir raté la dernière mise, le dernier coup, c'était répandu dans les veines de l'Asiatique. Oh ! C'était une sensation désagréable suffisamment pour que son sourire aimable laisse place à l'expression qu'avait le perdant quand tout se dérobait sous ses pieds. L'expression qu'ont des centaines de joueurs chaque jour quand ils perdent au jeu.
A sortit rapidement quand les hommes de Fernando Chui arrivèrent pour débarrasser le bureau des affaires de Chuanli et l'emmener chez lui pour qu'il prenne le strict minimum.

C'est bon, il avait rempli sa mission, il avait dit au représentant de sa ville qu'il n'était plus sur la scène politique...
Chuanli marchait sur une des pistes de l'aéroport de Macao. Sa veste volait au vent. Il monta l'escalier de son avion avant de se retourner une dernière fois. Il regarda quelques instants la ville, un sourire triste sur le visage. Adieu ville du vice. Adieu ville de l'indulgence. Il se tourna vers l'avion avant de s'asseoir à sa place. Il regarda pour la sans doute dernière fois les immeubles de Macao, ses casinos et tout ce qui faisait ses souvenirs de cette ville alors que son avion décollait. Dans quelques heures, il sera aux États-Unis. La vie est faite de haut et de bas. Le poker est fait de mauvaises mains et de bonne main.